La Chakchouka est un plat qui se mérite.
Ma grand-mère la préparait en milieu de matinée, faisait griller ses poivrons au four ou même parfois à même la flamme de sa cuisinière, avant de les peler, les égrainer, et les mélanger aux tomates fraîchement concassées. A cela, elle parfumait le plat de nombreuses épices qui lui rappelaient la Tunisie, … et le soleil qui inondait son appartement.
Je n’ai pas incorporé des morceaux de merguez, mais comme elle, j’ai ajouté un piment corne de bœuf pour corser les saveurs – quand elle n’ajoutait pas en plus une bonne cuillérée d’harissa maison !. Il faut dire que chez nous, l’harissa se tartinait sur du bon pain frais avec un filet d’huile d’olive, … comme d’autres la confiture. Il m’arrive encore parfois d’ouvrir un pot juste pour humer ces arômes de piments et d’ails écrasés. Ma madeleine de Proust.
Cette spécialité est un véritable appel aux plats mijotés maison, gorgés de soleil, de parfums, … et de souvenirs.
A ma mémé !
Temps de préparation : 20 mn
Temps de cuisson : 1 h
Les ingrédients pour 4 personnes :
- 6 tomates (ou 1 boîte de concassé de tomates)
- 1 poivron rouge
- 1 poivron vert
- 1 poivron jaune
- 2 gousses dail
- 1 oignon
- 1 bonne pincée de piment d’Espelette
- 1/2 c à c de cumin en poudre
- huile d’olive
- facultatif : 1 piment corne de boeuf
- quelques brins de persil
- huile d’olive
- sel et poivre du moulin
Commencez par éplucher l’oignon et l’émincer finement avant de le faire revenir dans une poêle contenant un filet d’huile d’olive. Ajoutez les gousses d’ail écrasées. Faites cuire le tout durant 15 mn en moyenne de façon à ce que l’oignon soit confit.
Si vous optez pour des tomates fraîches – c’est meilleur – faites les monder (en les plongeant dans une casserole d’eau bouillante et salée) – plongez-les dans une bassine d’eau froide pour arrêter la cuisson puis épluchez-les pour ne récupérer que la chair. Réservez.
Faites griller les poivrons au four 15 à 20 mn (la peau va noircir), avant de les peler et les couper en lanières.
Incorporez tous les légumes dans la poêle. Ajoutez les épices. Salez, poivrez et mélangez. Laissez le tout mijoter environ 30 mn.
Ce n’est qu’au moment de servir que vous casserez délicatement des œufs directement dans la poêle. Ajoutez éventuellement une pincée de poivre sur les jaunes.
Une fois cuit, décorez la poêle de brins de persil et servez aussitôt.
Le saviez-vous ?
Le nom du plat pourrait provenir de la langue punique : en effet, shakshek se retrouve en tunisien, berbère et hébreu et veut dire «mélanger». Le nom du plat en arabe dialectal du Maghreb serait emprunté au berbère. Cette spécialité maghrébine originaire d’Afrique du Nord est arrivée au Proche-Orient il y a plusieurs siècles dans les bagages des juifs venus de Tunisie, du Maroc, d’Algérie et de Libye.
La recette est toutefois plus récente car les poivrons ne sont arrivés qu’au 16ème siècle dans la région, à partir des ports espagnols (presidios) ; les poivrons sont originaires du Mexique et ils étaient inconnus dans l’Ancien Monde avant la « découverte de l’Amérique ».
Au Maroc, en Algérie et en Tunisie, la variante la plus courante est une préparation avec oignons et tomates sur laquelle on ajoute à la fin des œufs brouillés ou cuits en surface. En Tunisie encore, elle s’accompagne parfois de merguez, avec ou sans œufs. Elle peut aussi être préparée avec de l’ail à la place des oignons.
Au Maroc, elle est souvent cuisinée avec du poivron vert coupé en petits morceaux. La préparation est relevée avec de l’ail. Elle peut être servie seule en salade cuite, ou chaude servie avec des oeufs au plat cuits à la surface.
En Turquie, la variante la plus commune comporte de l’aubergine, du poivron, de l’oignon, de l’ail et de la tomate. L’assaisonnement de la şakşuka comprend le sel, le sucre, le poivre, le paprika et l’huile d’olive. Le plat est servi avec une garniture de yaourt.
La chakchouka est aussi populaire dans la cuisine israélienne où elle a été introduite par les Juifs algériens et tunisiens. Elle est également appelée tastira chez les Juifs de Sousse.
Philippe M. CATZ
Emouvant témoignage Sophie ! Et cette recette nous a valu un régal, d’abord pour les yeux, puis dans l’assiette et au palais avec comme toujours du soleil !
Ah que la vie serait bien fade sans ta cuisine !
Philippe C
FitLover
Love it !
FitLover
Charles Duroux
Coucou Sosso.
Aujourd’hui j’ai mijoté ça ! En suivant ta recette à la lettre bien sûr ! De temps en temps je cuisine façon Sophie ! 😄
Bises
Charles D